CHATEAU DE SALLES, à SALLESPISSE
Qui connait, aujourd'hui, le château de Sallespisse ? Caché, d'un côté, par un rideau de vieux chênes et autres arbres et de l'autre côté, par l'église, il est peu visible de la route
départementale ou, même, de la route qui longe le cimetière jouxtant l'église. On le croirait blotti, comme endormi, dans l'attente d'un magicien qui viendrait ouvrir les belles et anciennes
fenêtres et faire entrer le soleil.
Oublié ? Un peu ! Mais, que va-t-il devenir ? C'est la question souvent posée par les Anciens des Sallespissiens qui l'ont connu plein de vie.
Pourtant, ce Château, bien que privé, fait partie du patrimoine de Sallespisse, au delà même de ses propriétaires successifs. Autour de lui, dés le Moyen Age, s'est constitué, au cours des
siècles, le village de Sallespisse.
Peu connu des villageois et des étrangers, considéré, parfois, comme mineur en comparaison d'autres châteaux du Béarn, il a été « étudié » par les spécialistes et les historiens,
photographié et même peint.
Aussi, il est proposé de porter à la connaissance des Sallespissien(ne)s les documents traitant du château et extraits de différents ouvrages d'histoire dont les références sont mentionnées
scrupuleusement.
Quelques photos, anciennes, viendront illustrer des pages qui peuvent paraître un peu arides.
Par la suite, il est envisagé de faire connaissance avec les différentes familles qui ont habité dans ce beau manoir, qui l'ont entretenu, remanié et qui ont marqué leur village.
D'ores et déjà, on peut citer les familles :
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de Salles
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de Navailles
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de Laur
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d'Ariste et Arnous
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de Bigault de Cazanove.
NB : Les études présentées ci-après peuvent être incomplètes ou à modifier.
Tous les renseignements complémentaires, toutes les observations seront les bienvenues et
seront insérées dans cette page, avec mention de leurs auteurs.
Voir, en fin de Page, le rubrique : Commentaires.
ou mieux : écrire à : jean-pierrelapouble@orange.fr
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Château de Salles
Situation :
Arrondissement de Pau, canton d'Orthez, Pyrénées Atlantiques.
Par la R.D. 933, d'Orthez à Sault de Navailles. Dans le village, à gauche de la route, à côté de l'Eglise. Propriété privée. On ne visite pas.
Histoire :
Sur les premiers contreforts dominant au nord la plaine du gave, le site a toujours été favorable à l'établissement de points fortifiés. Au Moyen Age, il couvrait
Orthez vers les Landes, et on y a signalé plusieurs mottes. L'une d'elles, à l'est du village, la motte de Tury, s'élève au centre d'un véritable camp qui a encore servi de redoute au cours de la
campagne de 1814;
Le château actuel s'élève sur une de ces mottes, autour de laquelle s'est développé le village.
En 1359, Arnaud de Sallespisse rend hommage au Vicomte de Béarn.
Froissard signale avoir été hébergé par le seigneur de Salles.
A la fin du XIV° siècle, c'est la famille de Laur qui possède la seigneurie de Salles. En 1608, Jean Bertrand de Salles achète aux Grammont la baronnie de Gabaston,
en 1617, celle de Lescun. En 1630, il revend cette dernière, le titre de la baronnie de Lescun étant porté sur le nom de Laur.
Le dernier baron de Laur meurt sans descendant en 1837.
A la fin du XIX° siècle, le château de Salles appartient à la famille de Bigault de Cazanove.
Description :
La motte d'origine a été très bien conservée et les murs extérieurs du château, au sud et à l'ouest, en épousent les contours. Au nord, le sommet de la motte a été
aplani de façon à former une cour intérieure sur laquelle les bâtiments reconstruits au début du XVII° siècle et remaniés par la suite.
Les corps de logis à 4 travées, de larges fenêtres à corniches, saillants, assez espacés, sur 2 niveaux. Les 2 fenêtres de droite, à l'étage, ont conservé un
meneau. La porte à simples pilastres, est dans l'angle droit. Au dessus des 2 travées centrales, se trouvent 2 grandes lucarnes, pendantes, à croisées de pierre, coiffées de frontons
semi-circulaires, avec 3 boules.
Planté en biais, à droite, un grand pavillon est plus haut d'un étage, avec une travée centrale terminée par la même lucarne que celles du corps de logis et à
gauche, une demi-croisée.
La cour est bordée d'un mur de soutènement renforcé de contreforts à droite où un autre bâtiment a disparu. Elle s'ouvre sur un escalier géant, aménagé probablement
à la fin du XVIII° siècle.
Au centre de la terrasse, la :murette dessine un hémicycle garni de banquettes d'où part un premier degré de 22 marches. Un palier, reposant sur les 3 arches en arc
brisé d'un pont, aboutit à un nouvel hémicycle clos, entouré de banquettes. De chaque côté, divergent un degré de 11 marches, un nouveau palier, et, en tournant à angle droit, une dernière volée
de 11 marches, parallèles à l'hémicycle central, dont les rampes s'achèvent en volutes.
Au nord, le mur du corps de logis s'incurve pour épouser la forme de la motte maçonnée jusqu'à la base. Les percées sont, semble-t-il, tardives et irrégulières :
portes-fenêtres avec balcons du début du XIX° siècle, fenêtres de l'étage écrasées par la forte pente d'une toiture à 2 pans, à tuiles creuses, très dissymétrique.
Un pavillon de plan carré, qui a probablement pris la place d'une tour plus ancienne, s'ouvre par une porte à pilastres, sur un escalier qui remplace l'ancien pont
levis : une volée droite s'achève par 2 rampes divergentes.
Vers l'ouest, des bâtiments de service modernes dissimulent les constructions plus anciennes. A l'intérieur, un vestibule aux colonnes engagées, du début du XIX°
siècle, donne accès aux pièces du XVIII° siècle, ouvrant sur la cour ; l'une d'elle a conservé une importante cheminée en bois, du début du XVII° siècle avec atlantes supportant un linteau où des
putti jouent de la trompette, fronton à volutes, chutes de fruits, rinceaux, s'apparentant à la cheminée de pierre du château de Vignes à Sault de Navailles. Les pièces s'ouvrant au sud ont reçu
un décor de boiseries de la fin du XVIII° siècle.
Signé : F.-C.L
Source :
Extrait du Dictionnaire des Châteaux de France,par Jacques Gardelles
N.B. : un grand merci à Madame Monique DENOYEL, Maison Laborde,de Sallespisse, qui nous a transmis ce document. (2003).
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AUTRE DOCUMENT
496 habitants. Entre Orthez et Sault de Navailles, Sallespisse possède les vestiges d'un camp pouvant contenir deux cents hommes.
Le manoir de Salles est le seul monument remarquable : incendié pendant les guerres de religion et rénové au XVI° siècle, il se compose d'un robuste pavillon relié à
un corps d'habitations avec des lucarnes à meneaux. La toiture à pente douce, comme dans les Landes voisines, surplombe un imposant perron de pierre.
2 photos : l'une représente l'escalier et le pavillon, l'autre représente l'escalier à double révolution, le puits et les bâtiments d'habitations.
Source :
Document extrait d'un ouvrage, non identifié à ce jour, traitant des communes du Béarn.
N.B. : remerciements à Madame M. Laborde-Arpourette, née à la maison Chin, à Sallespisse, qui nous a transmis ce document.
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AUTRE DOCUMENT
SALLESPISSE (Béarn – Pays des Luys)
Présentation :
Manoir de Salles (XVI° s.)
Accès : Le village de Sallespisse se situe à 7 km au NNE d'Orthez (D.933 : direction Sault de Navailles), (voir
carte 1/25 000 n° 1544 Ouest, Arthez-de-Béarn, Lacq). Le château, qui ne se visite pas, juché sur sa motte, est édifié à l'Est de la localité, immédiatement au Nord de l'église qui devait être, à
l'origine, la chapelle castrale. Salles est un mot d'origine germanique : saal, qui fut adopté dans la langue romane :
château.
Historique :
Le village, mentionné dès 1304, s'est établi autour de la motte qui devait donc déjà exister au début du XIV°
siècle.
En juin 1359, le seigneur Arnaud de Salles rendit hommage à Gaston III (alias Gaston Fébus), vicomte du Béarn, en son château d'Orthez.
Par ailleurs, le chroniqueur Froissart reconnaît avoir été reçu par le seigneur de Salles, pendant son séjour à la cour du comte de Foix à Orthez, - séjour qu'il fit
entre novembre 1388 et mars 1389.
A la fin du siècle, le château devint propriété de la famille de Navailles.
Incendié pendant les guerre de religion, le château est restauré à la fin du XVI° - début XVII° siècle, grâce aux soins de la famille de Laur. Ces nouveaux
propriétaires conserveront le domaine jusqu'au XIX° siècle. Le dernier descendant de la famille de Laur s'éteint en 1837.
A la fin du XIX° siècle, le château de Sallespisse est acquis par la famille de Cazanove.
Le comte Amaury de Cazanove recevait parfois la visite du poète Francis Jammes (1868 – 1938) qui arrivait à pied par la « grand'route peuplière » depuis
Orthez où il habitait.
Description :
Le château actuel s'élève sur la motte médiévale, d'une dizaine de mètres de haut, qui a été préservée et en partie maçonnée. Vers
l'est, la terrasse du rez-de-chaussée s'ouvre sur un grand escalier, à double révolution, datant du XVIII° siècle, à trois paliers qui permettent de rejoindre l'entrée sur la rue.
Un haut mur de clôture limite la propriété, plantée de nombreux arbres et peu visible de l'extérieur. On observe dans les écorchures du ciment de ce mur, la présence
de moellons de « poudingues ferrugineux » du Pliocène. Le portail majestueux qui constitue l'entrée principale présente deux piliers en blocs de calcaire et grès carbonaté zoogènes,
attribuables au falun, dépôt marin de l'Helvétien (Miocène moyen), connu dans cette localité. On y remarque aussi quelques blocs taillés de « calcaire d'Arudy » (Aptien supérieur) qui
ont été rajoutés postérieurement.
Le manoir se compose d'un long bâtiment construit au début du XVII° siècle, à quatre travées de larges fenêtres. Au-dessous des deux travées
centrales s'aperçoivent, sur le toit à deux pans dissymétriques en tuiles, deux grandes lucarnes de style Renaissance, à meneaux et à frontons semi-circulaires, surmontées de trois boules. Les
murs du château sont crépis en teinte crème, mais dans une écorchure de la façade on aperçoit quelques moellons de « poudingues ferrugineux » du Pliocène.
Sur le côté NE, un grand et robuste pavillon carré est construit en biais par rapport au corps de logis. Il est plus haut d'un étage que celui-ci. Il a été
probablement édifié à l'emplacement initial d'une ancienne tour. Il est surmonté d'une lucarne à meneaux et à boules, s'ouvrant vers le Sud, identique à celles du bâtiment principal. Sa toiture
en tuiles, à quatre pentes assez inclinées, accentue le caractère de vieille maison béarnaise de cet édifice.
Situation géologique :
Le village de Sallespisse est bâti sur la « Fm.des argiles à galets » du Pliocène, avec localement, des placages de
« poudingue ferrugineux ». Après le cimetière, on peut observer, par exemple, un affleurement de ce poudingue sur le bas côté de la route qui se dirige vers l'Ouest.
Par ailleurs, les faluns organogènes du Miocène occupent une étroite bande sur la pente des coteaux qui descendent vers la vallée du Luy de Béarn. Ils sont
recouverts, partiellement, par les « sables fauves » du Pliocène, dont une ancienne carrière, dans ces sables rose-saumon, rougeâtres ou verdâtres, se trouve près de la route D.933, sur
la gauche à la sortie NE de Sallespisse.
Source :
Document extrait de l'ouvrage « Châteaux et Fortifications des Pyrénées
Atlantiques », de Raoul DELOFFE et Jean BONNEFOUS.
Consultable à la Médiathèque d'Oloron.
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