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Sallespisse D'hier Et D'aujourd'hui

  • : Le blog de sallespisse-d-hier-et-d-aujourd-hui
  • : Sallespisse, petit village de 600 habitants, au coeur du Béarn, vous invite à partager son histoire et son patrimoine.
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Profil

  • Jean-Pierre LAPOUBLE
  • Maire Honoraire de Sallespisse, je suis heureux de vous faire partager toutes mes découvertes sur l'histoire du Village.
  • Maire Honoraire de Sallespisse, je suis heureux de vous faire partager toutes mes découvertes sur l'histoire du Village.

Ce blog ? Pour qui ? Pourquoi ?

A mes Concitoyens et à tous les autres.

 

 

Ce Blog, un modeste Journal de bord lancé sur Internet, je le dédie à tous les habitants de Sallespisse, à mes anciens collègues, à ma famille de Toudique. Je l'ai ouvert avec l'objectif de sauvegarder et de pérenniser la mémoire de tous ceux qui ont vécu dans notre village : ils ont laissé des marques et des traces plus ou moins profondes et que le temps, comme la mer sur la plage, risque d'effacer à jamais.

 

Ma seule ambition est de permettre aux Sallespissiens, quel que soit leur âge, de se pencher sur le passé de leurs ancêtres, et à ceux qui ont choisi de vivre -comme moi- dans cette Commune, de découvrir son histoire.

 

Originaire du Pays Basque tout proche, je vis ici depuis plus de 35 ans. J'aime ce Village dont j'ai eu l'honneur et le bonheur d'être le Maire. Passionné d'histoire locale, je veux offrir à mes concitoyens la possibilité de rendre hommage à ceux qui nous ont précédés .Parmi mes concitoyens, je voudrais privilégier les Elèves de l'Ecole Communale Daniel ARGOTE et leurs Maîtres, cette Ecole qui me tient tant à coeur.

 

Pendant plusieurs années, j'ai collecté beaucoup de documents écrits, recueilli de nombreux témoignages oraux.

Avant que l'humidité ne les abime ou que les souris ne les grignotent, il m'a paru opportun de vous les faire partager, de vous les rendre, en fait.

 

Tous mes remerciements vont à toutes les personnes de Sallespisse ou aux anciens de Sallespisse, qui m'ont reçu avec le plus large sourire et la plus grande confiance, à ceux qui ont tiré de leurs tiroirs vieux papiers, vieilles photos et autres objets-souvenirs.

 

Je n'oublie pas les employés, si dévoués, des differentes Bibliothèques, Archives Municipales, Départementales, Nationales, Paroissiales, Episcopales et autres Administrations.

 

Je dois souligner que ce Blog n'aurait pas pu s'ouvrir sans la bonne idée de ma fille, sans les encouragements de mon fils et, surtout, sans l'aide précieuse de mon épouse, Evelyne, ni sans la formation technique dispensée par Maria et Hubert de la CyberBase Intercommunale (ouverte à tous !), dont le siège se trouve au Centre Socio-Culturel d'Orthez.

 

Mais, la collecte continue et des gisements sont encore à découvrir et à consulter. Je compte sur votre concours.

N'hésitez pas à me contacter pour me faire part de vos observations, pour me signaler tout renseignement, toute pièce, tout objet dont vous seriez détenteur et pouvant servir à l'histoire de notre Village.

 

A cet effet, utilisez la Rubrique Commentaires proposée à la fin de chaque article, ou, mieux, écrivez à :

                                                                                                                                                              jean-pierrelapouble@orange.fr

 

 

 

Que le souvenir de nos ancêtres reste dans la mémoire des hommes, des femmes, des enfants d'aujourd'hui !

C'est ce que je souhaite de tout coeur.

 

 

Jean-Pierre LAPOUBLE

 

 

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 10:44

Une drôle de bête !

 

 

                               Tartarocyon cazanavei, à Sallespisse, il y a 12 millions d’années

 

  • Sallespisse sous la mer, il y a 12 millions d’années.

 

Depuis 1840, le village de Sallespisse est connu du monde scientifique pour avoir été un estuaire de la mer, à l’époque du Miocène, il y a environ 12 millions d’années comme l’attestent divers gisements de fossiles de coquillages, dents de requins et autres. En langage local, les Sallespissiens parlent de « crousquillière », un endroit plein de coquillages.

Quelques exemplaires sont exposés dans la petite vitrine de la Mairie.

 

  • Un « chien-ours » géant à Sallespisse, il y a 12 millions d’années.

 

Des chercheurs ont mis au jour, dans la crousquillière de Carré, une mandibule (mâchoire inférieure), mesurant près de 30 cm. Rien à voir avec un coquillage ! Les paléontologues dirigés par Bastien MENNECART, du Muséum d’Histoire Naturelle de Bâle, ont étudié ce fossile et ont pu conclure qu’il appartient à une espèce de grand mammifère carnivore, appelé familièrement « chien-ours » qui pouvait peser jusqu’à 300 kg. Ce prédateur fait figure de géant au sein d’une famille de mammifères carnivores (amphycionidae) éteint depuis – 7,5 millions d’années. Il a vécu en Europe.

 

  • Une nouvelle espèce et un nouveau nom.

 

Mais, ce n’est pas tout. Le fossile de Sallespisse a une singularité : il comporte une 4° molaire inférieure unique. Cette dent est particulièrement importante car elle signe une nouvelle espèce de « chien-ours » vivant dans une partie des Pyrénées et en particulier sur le territoire de Sallespisse.

L’équipe des chercheurs a nommé la bête, nouveau genre, Tartarocyon cazanavei, en s’inspirant du personnage de Tartaro, le géant mangeur d’hommes du Pays Basque et des Pyrénées et cette espèce est dédiée à M. Alain CAZANAVE, propriétaire de la crousquillière de Carré (propriété privée).

D’après les calculs des savants, ce Tartarocyon mesure deux mètres de long et pèse environ 200 kg, ce qui en fait l’un des plus gros prédateurs.

 

°° Merci à M. CAZANAVE et à M. LESPORT, pour avoir mis à notre disposition la documentation officielle publiée par les chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Bâle.

                                                           Décembre 2022                      Jean-Pierre LAPOUBLE

 

 

 

                               Tartarocyon cazanavei, à Sallespisse, il y a 12 millions d’années

 

  • Sallespisse sous la mer, il y a 12 millions d’années.

 

Depuis 1840, le village de Sallespisse est connu du monde scientifique pour avoir été un estuaire de la mer, à l’époque du Miocène, il y a environ 12 millions d’années comme l’attestent divers gisements de fossiles de coquillages, dents de requins et autres. En langage local, les Sallespissiens parlent de « crousquillière », un endroit plein de coquillages.

Quelques exemplaires sont exposés dans la petite vitrine de la Mairie.

 

  • Un « chien-ours » géant à Sallespisse, il y a 12 millions d’années.

 

Des chercheurs ont mis au jour, dans la crousquillière de Carré, une mandibule (mâchoire inférieure), mesurant près de 30 cm. Rien à voir avec un coquillage ! Les paléontologues dirigés par Bastien MENNECART, du Muséum d’Histoire Naturelle de Bâle, ont étudié ce fossile et ont pu conclure qu’il appartient à une espèce de grand mammifère carnivore, appelé familièrement « chien-ours » qui pouvait peser jusqu’à 300 kg. Ce prédateur fait figure de géant au sein d’une famille de mammifères carnivores (amphycionidae) éteint depuis – 7,5 millions d’années. Il a vécu en Europe.

 

  • Une nouvelle espèce et un nouveau nom.

 

Mais, ce n’est pas tout. Le fossile de Sallespisse a une singularité : il comporte une 4° molaire inférieure unique. Cette dent est particulièrement importante car elle signe une nouvelle espèce de « chien-ours » vivant dans une partie des Pyrénées et en particulier sur le territoire de Sallespisse.

L’équipe des chercheurs a nommé la bête, nouveau genre, Tartarocyon cazanavei, en s’inspirant du personnage de Tartaro, le géant mangeur d’hommes du Pays Basque et des Pyrénées et cette espèce est dédiée à M. Alain CAZANAVE, propriétaire de la crousquillière de Carré (propriété privée).

D’après les calculs des savants, ce Tartarocyon mesure deux mètres de long et pèse environ 200 kg, ce qui en fait l’un des plus gros prédateurs.

 

°° Merci à M. CAZANAVE et à M. LESPORT, pour avoir mis à notre disposition la documentation officielle publiée par les chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Bâle.

                                                           Décembre 2022                      Jean-Pierre LAPOUBLE

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 16:19
Evocation : photos du petit train de Rivesaltes (66) à Axat (11), en août 2011Evocation : photos du petit train de Rivesaltes (66) à Axat (11), en août 2011Evocation : photos du petit train de Rivesaltes (66) à Axat (11), en août 2011

Evocation : photos du petit train de Rivesaltes (66) à Axat (11), en août 2011

Pour évocation : photos du petit train de Rivesaltes (66) à Axat (11) août 2011

Le Tramway à vapeur de la Chalosse et du Béarn

HOMMAGE AUX PETITS TRAINS DE JADIS

Les petits trains de jadis

Petits trains de jadis, je veux vous rendre hommage,

Vous étiez les pionniers d’un siècle en mouvement,

Si l’on vous a laissés dans les livres d’images,

Tous ceux qui vous aimaient se souviennent pourtant.

. . . . .

Petits trains de jadis, au paradis perdu

Des locos endormies et des wagons rouillés

Peut-être rêvez-vous de vitesse inconnue ?

Votre fantôme un jour prendra le TGV !

M.-Th. Domengie - 1983

(tiré de l’ouvrage « Le Réseau d’intérêt local »

de Claudine Le Gars, Université de Bordeaux)

LA GARE DE SALLESPISSE

tramway
tramwaytramway
Madame Eugènie BLONDINO, chef de Gare, et sa petite fille Josette

Madame Eugènie BLONDINO, chef de Gare, et sa petite fille Josette

La Gare se métamorphose en Mairie (1985)

La Gare se métamorphose en Mairie (1985)

SOUVENIRS .... Tchoup ! Tchoup ! Tchoup !

- de Joseph, de chez Marcassy

Venant de la gare d'Orthez, un petit train traversait le village. Il y avait une gare avec son quai pour les marchandises, une voie de garage pour immobiliser les wagons.

Dans la gare, il y avait la salle d'attente et un guichet pour les billets. L'emplacement de la gare était sur la place de la mairie d'aujourd'hui. (les murs de la mairie, côté route, sont ceux de la gare, les ouvertures sont encadrées de briques).

De la gare d'Orthez, le train passait par le bas de Rontun jusqu'à chez « Chanflo-Pouchan », suivait un peu la route nationale, puis revenait un peu sur sa droite dans le bois, (on y voit encore un mur de soutènement), puis arrivait à la gare. Le train continuait sa route sur Sault de Navailles où il y avait un embranchement direction Amou-Dax-Aire sur Adour. Etait prévue également la direction sur Pau, (elle n'a jamais été réalisée). La gare de Lacadée était en début de construction.

Tout le trafic est arrêté dans les années 35-36.

Le transport routier a tout balayé.

Au début de la mise en circulation, les négociants d'engrais,à côté de la gare de Sault, avaient construit des hangars et tout venait par le train. Une charpente métallique avait été déchargée, sur le quai, à Sallespisse pour Lassoureille.

Haget-Berduc remplissait des wagons de sable qu'il acheminait avec les vaches et un tombereau depuis la carrière. Tout ceci démontre l'utilité de ce petit train au début de sa mise en service.

- de Marie-Rose, de chez Tucou

Sallespisse était relié à Orthez par le "tram" à vapeur avec ses deux compartiments.

Le wagon, de première classe, bien fermé, vitré, avec ses banquettes capitonnées et ses dossiers couverts de dentelle, était réservé à la bourgeoisie.

Je me revois, enfant, attirée par cet endroit, occupé par la baronne de Sault ; ma grand-mère me tirait plus fort vers le wagon aux sièges en bois, au milieu des corbeilles de poulets et de paniers d'oeufs, tout en me soufflant à l'oreille en béarnais, "elle pète"... ceci pour me dissuader d'entrer.

- de Marie-Thérèse, du Château

Je me souviens de ce petit train qui s'arrêtait à la petite gare de Sallespisse; nous le prenions pour aller à Orthez ou à Amou, pour aller voir notre tante à Brassempouy. Il partait d'Orthez, passait à Sallespisse, puis à Sault de Navailles, Bonnegarde, Amou jusqu'au terminus à Aire sur Adour.

Notre tante de Brassempouy venait toujours par ce moyen de locomotion, avant les autobus.

Ce petit train, il était toujours plein. Il était trés mignon : il était à vapeur, il avait 2 petits wagons en bois,... un véritable joujou, un petit train comme un train de jouet, ... il était rigolo; on l'entendait monter la côte de Mastrot. Oh! il peinait beaucoup. Il faisait Tuut ! Tuut ! Pour nous, c'était le moment de descendre à la gare. Je l'ai pris souvent.

Ce petit train a rendu bien service à la population. Il était toujours plein. On pouvait y faire voyager les personnes, mais, aussi, les bicyclettes et même les animaux domestiques, volailles et autres. Quelque fois, j'y ai vu un petit veau...

La chef de gare s'appelait Eugénie Blondino. Maman l'appelait Mme la Génie de la gare. Elle vivait avec sa petite fille, Josette, dans le logement de fonction au dessus de la gare. Je me souviens de Josette qui devait avoir mon âge à quelque chose près, et qui jouait à la corde à sauter et qui grimpait le petit escalier, sur le côté, pour aller chez elle.

Je peux vous raconter une petite anecdote.

Nous avions plusieurs chiens, parmi lesquels un fox-terrier. Lorsqu'il entendait le petit train monter la côte - il peinait- il faisait Tuut ! Tuut ! - le chien partait à toute vitesse, traversait le parc, sautait par dessus le mur du cimetière et allait tout droit à la gare. Il allait chercher quelqu'un, un éventuel personnage qui serait attendu pour une visite dans notre famille. Et, souvent, il ramenait quelqu'un.

Le trafic s'est arrêté, je crois, vers 1936. Le petit train avait été remplaçé par l'autobus.

- de Marie, de chez Touyarot

Le tram, je l'ai pris à 12 ans, à la gare, là où se trouve la mairie actuelle. J'allais vendre les poulets, le mardi, au marché d'Orthez. D'autres y allaient à cheval.

Je me souviens d'une petite salle d'attente, de la dame Blondino qui se trouvait au guichet, derrière une grille et qui distribuait les tickets pour prendre le train.

C'était un train à vapeur, avec une grande cheminée et beaucoup de fumée. Les sièges étaient en bois. Il était poussif, surtout à la côte de Mastrot. Il passait derrière chez Margot Pouchan, puis près du moulin de Rontun. Quand on arrivait à la gare d'Orthez, on passait à l'octroi, au niveau du carrefour de la gare, un cagibi où on prenait un billet donnant le droit d'entrer au marché... qui n'était pas tout près !

Le grand-père de Gaston de chez Gaye, notre voisin, quand il entendait le train siffler à Bonnegarde, disait : "Ah ! J'ai le temps de m'habiller et d'arriver à temps à la gare."

J'ai une carte envoyée par mon grand-père à un des ses fils, Joseph, qui était à la guerre de 14-18 : "...aujourd'hui, je t'envoie 2 mots seulement, car j'entends le train siffler à Bonnegarde..."... il fallait qu'il porte cette lettre à la gare.

- de Jeannot Lamaison

" Mon père était forgeron.Il circulait avec une carriole tirée par une ânesse qu'il appelait Poule. Quand il rentrait d'Orthez, sur la RD 933, à l'entrée de sallespisse, prés de la maison Labarthe et avant d'arriver devant le boulanger, le petit train s'annonçait, venant également d'Orthez ... Pouf ! pouf ! pouf ! Tuut ! tuut! tuut !.... L'ânesse dressait, illico, les oreilles et accélérait vivement l'allure, comme si elle voulait arriver à la Gare avant le train."

- de Lionel, de chez Capdecoste

" Mon grand-père, Joseph, a toujours vécu à Capdecoste. Il m'a souvent raconté que , durant sa jeunesse le petit train à vapeur passait en bas de sa proprièté. La ligne traversait ses champs. Pour aller au village, il lui arrivait de traverser le champ et de sauter dans le train en marche....(il n'allait pas très vite à dire vrai)."

Le Tramway à vapeur de la Chalosse et du Béarn

Principales caractéristiques

Ligne DAX – AMOU  SAULT DE NAVAILLES  SALLESPISSE  ORTHEZ

 AIRE SUR ADOUR

Ligne ORTHEZ - AMOU - AIRE SUR ADOUR

1 / Construction et Exploitation

- Concession :

* En avril 1889 à la Compagnie française des lignes secondaires qui ne put

tenir ses engagements et la concession fut résiliée.

* Concession signée le 05 février 1905 avec les Fréres Rigaud et M.A.

Natanson.

* Le 25 novembre 1908, substitution aux concessionnaires d’origine de la

Compagnie des tramways à Vapeur de la Chalosse et du Béarn.

- Déclaration d’utilité publique : le 10 octobre 1905 : Dax-Amou-Orthez, Amou-Aire

- Longueur (km) : Dax-Amou : 33 km, Orthez-Aire : 79 km

- Principales sections – ouverture à l’exploitation :

* Orthez-Amou-Aire sur Adour : 10 janvier 1909

* Dax-Amou : 11 avril 1909

* Dax-Peyrehorade-Sablots : 01 septembre 1914

2 / Caractéristiques techniques

- Voie unique en accotement des routes, parfois sur plate-forme.

- Ecartement métrique.

- Nombre de gares, haltes et arrêts facultatifs desservis : 51.

- Départ de Dax et Orthez à proximité des gares de la Compagnie du Midi.

- Distance moyenne entre les stations : de 1 à 5 km.

- Ouvrages d’art : pont à travée métallique de 30 m (sur Luy de Béarn), ponts en

maçonnerie sur l’Adour et le Luy de France.

- Fortes rampes.

- Traction vapeur : 1909.

- Dépôts et ateliers : gare de Dax-St.Pierre.

- Embranchements particuliers principaux :

* 7 sur la ligne Orthez-Amou-Aire sur Adour, pour une minoterie, des scieries, des entreprises.

* 1 sur la ligne Dax-Amou, pour une carrière

* 5 sur la ligne Dax-Peyrehorade, pour des carrières d’ophites essentiellement.

3 / Arrêt exploitation et déséquipement éventuel

- Fermeture au trafic des voyageurs : 14 janvier 1935.

- Fermeture au trafic des marchandises : 01 décembre 1937

- Remplacement par service d’autocars voyageurs par la S.T.A.M.

- Fermeture totale : 1937.

- Déclassement : décret du 17 juin 1939.

- Lignes déposées.

Tiré de « Les voies de communication en Aquitaine – Le réseau d’intérêt local »,

de Mme Claudine Le Gars, Université de Bordeaux. 1998.

avec son aimable autorisation.

Evocation de l'ancienne voie du tramway à vapeur, longeant la route départementale 933.

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 17:14

Les fossiles de Sallespisse … exposés au Musée du Sel de Salies de Béarn.

 

Préambule :

 

Présentation :

 

Il y a quelques années, lors de la visite du Musée du Sel de Salies de Béarn, le Guide avait invité les visiteurs à admirer une collection de fossiles.

Quelle ne fut pas ma surprise de voir, au milieu de spécimens venant du secteur de Salies, une belle planche présentant de beaux fossiles venant de Sallespisse ! Ce fut pour moi une révélation.

 

J'en fis part à quelques Anciens de mon Village, dont mon prédécesseur Maire. Celui-ci me dit qu' à la maison C., il y avait une « crousquillière », ce qui, en langage local, voudrait dire un endroit plein de coquillages.

 

De fil en aiguille, je parvins à recueillir, non des coquillages, mais des renseignements

de la part de propriétaires qui voulurent bien me donner les coordonnées des chercheurs (scientifiques, amateurs éclairés), autorisés à prospecter sur les différents sites.

 

Ainsi, il me fut possible d'obtenir des documents de plusieurs spécialistes ayant étudié les sites de Sallespisse, ayant publié des communications scientifiques sur leurs trouvailles.

 

L'un deux, Monsieur LE GALL Philippe, des Yvelynes, ayant prospecté sur le site de la maison C. eut l'amabilité d'établir une note de présentation du site fossilifère de Sallespisse et d'offrir quelques spécimens à la Mairie.

 

En juin 2006, l'agréable surprise – une de plus – fut de voir arriver à la Mairie, le propriétaire de la maison C. avec un cageot pleins de beaux fossiles et coquillages, de plusieurs variétés. Et, je l'en remercie encore.

 

 

 

Vitrine d'exposition à la Mairie :

 

En fait, j'avais réalisé que le site géologique « remarquable » de Sallespisse était bien identifié et visité depuis plus de 150 ans par des chercheurs, mais qu'il était à peu près inconnu de la plupart des Sallespissiens.

 

Il me parut important d'arriver à intégrer ce site dans le patrimoine de notre Commune et de le présenter aux habitants et, plus particulièrement, aux enfants de notre Ecole.

 

En 2007, je proposai à mes collègues du Conseil Municipal, la création, dans le hall de la Mairie, d'une vitrine d'exposition.

 

Depuis lors, sont présentés dans cette vitrine, les coquillages offerts par le propriétaire de la maison C. , par M. LE GALL ainsi que la documentation de ce dernier.

 

Remarque... :

 

Il faut préciser que la visite des sites n'est pas possible du fait qu'ils sont situés dans des propriétés privées et que les propriétaires refusent l'accés, ce qui est aisé à admettre.

 

En conséquence :

 

En juin 2013, j'ai eu l'immense plaisir de rencontrer Monsieur Marcel SAULE, l'un des fondateurs et animateurs du Musée du Sel de Salies de Béarn.

Il m'a remis un document relatant l'historique des fossiles de Sallespisse déposés au Musée du Sel, avec les photos correspondantes.

 

Amis lecteurs, il m'a paru intéressant de vous en faire part.

 

Juillet 2013 – J.P. LAPOUBLE

 

Visitez le Musée du Sel et des traditions béarnaises de SALIES DE BEARN – 64270 -

 

P1120079

 

                         Monsieur SAULE appose sa signature sur le document explicatif ci-dessous

 

 

Les faluns du golfe marin SALIES – ORTHEZ – SALLESPISSE au Miocène moyen

 

C'est en Septembre 1992 que fut aménagé et ouvert le Musée du Sel, rue des Puits Salants, à SALIES DE BEARN.

 

Le développement de l'exposition géologique, enrichie par le don de la collection de Dominique BOULANGER, professeur de géologie à la Faculté des Sciences d'Amiens, décédé en 1984, fut décidé sur le thème des épisodes marins successifs qui ont affecté le sud de l'Aquitaine, depuis les dépôts salifères du Trias au début de l'ère secondaire jusqu'à la dernière transgression marine du Miocène moyen au cours de l'ère tertiaire à l'étage Serravallien.

 

Quatre gîtes fossilifères ont été plus particulièrement étudiés à :

 

  •  

    - SALIES : galère du Cartough, Bois de Coulomme, Bois de Baillenx,

    - CARRESSE : gisement de nodules algaires,

    - ORTHEZ : Le Paren,

    - SALLESPISSE : Mailloucat. Ce dernier a été repéré par un ancien élève du Collège Félix PECAUT, au cours d'une sortie en moto-cross, au fond d'un ravin de la commune de SALLESPISSE.

Ces gîtes font l'objet de prélèvement pour une présentation aussi large que possible de la faune marine du golfe qui occupait notre région, il y a 12 millions d'années.

 

Les déterminations et l'étude scientifique sont réalisées par :

                           - Bruno CAHUZAC, professeur de l'Université de Bordeaux,

                           - Alain CLUZAUD, spécialiste des faunes marines du Tertiaire,

                           - Sylvain ADNET, spécialiste des dents et des vestiges osseux de poissons, du

                            Laboratoire de paléontologie de l'Université de Montpellier,

                  - … en complément des études déjà réalisées par le professeur Dominique BOULANGER.

 

 

 

Sont ainsi présentées pour le falun de Mailloucat :

 

  • voir note [ 1 ] ci-dessous
    • Flabellipecten vasatensis (valve gauche)

    • Clausinella subplicata

    • Pecten larteti (valve droite)

    • Xenophora infundibulum

    • Anadara fichteli

    • Barbatia gallica

    • Pirula sallomacensis

    • Aequipecten raouli

    • Calyptraea sp

    • Megacardita jouanneti (valve droite)

    • Valve gauche d'huître (Ostrea sp) avec trous de Cliones (éponges perforantes)

    • Bivetiella subcancellata

    • Conus maculosus

    • Cardium vidali

    • Callistotapes sp

    • Neverita olla

 

 

Fait au Musée du Sel de Salies de Béarn, propriété de « L'Association des Amis du Vieux Salies », le 26 juin 2013

Signé : M. SAULE

Note [ 1 ] = "les noms latins sont écrits en général,en italique, sans majuscule pour les noms d'espèces (le premier nom [genre] toujours avec une majuscule et le second nom [espèce] jamais de majuscule, ... selon le code international de nomenclature..."

Merci à Monsieur JF. Lesport, chercheur, pour les observations ci-dessus qu'il a eu l'amabilité de m'adresser et dont je tiens compte sur le champ.

 

NB : SAULE Marcel, 24, avenue du docteur Dufourcq – 64240 SALIES DE Béarn, retraité de l'Education Nationale, ancien professeur des Sciences de la Vie et de la Terre au Collège Félix Pécaut.

P1120045

 

                                            Planche des fossiles déposée au Musée du Sel

 

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                          Vitrine placée dans la Mairie de Sallespisse, en 2007

 

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 19:22

 





P1000059

 

 

 

 

                                                                         Livre édité par les Editions Gascogne

 

 

 

 

 

Les maisons de Sallespisse, en 1385, sous Gaston Fébus

 

 

 

 

Dénombrement Général des Maisons de la Vicomté de Béarn en 1385,

par ordre de Gaston Fébus.

 

 

Quelques idées générales sur la « Principauté » de Gaston Fébus.

 

Gaston III de Foix, né le 30 avril 1331, au château d' Orthez, (peut-être), sortit de la tutelle de sa mère en 1343. Il meurt, le 1° août 1391, à l'Hôpital d'Orion, d'une attaque d'apoplexie, après une chasse à l'ours, au moment où il allait se mettre à table.

Gaston Fébus règne de 1343 à 1391 sur le Béarn et le pays de Foix.

La cour de Gaston Fébus, au château d'Orthez, est brillante.

Il aime la chasse et la guerre : son surnom Fébus veut dire à la fois « soleil » et « chasseur ».

C'est un homme instruit, écrivain, poète, parlant l'occitan, le latin et le français.

C'est, surtout, un chef d'état autoritaire avec une armée redoutable et bien organisée. Il restaure des anciens châteaux (Orthez, Bellocq, Sauveterre,...), et en construit de nouveaux (Morlanne,...), fortifie de nombreux villages (Vielleségure,...) et fait construire des bastides.

En 1347, il proclame l'indépendance du Béarn.

Il renforce l'administration.

Au 14° siècle, le Béarn est un des rares états d'Europe tranquille et prospère : il ne connait ni la guerre, ni la famine, ni la peste noire.

 

 

Dénombrement général des maisons de la Vicomté ou censier du Béarn.

 

Gaston Fébus est, également, connu pour avoir fait procéder au dénombrement général des maisons de la Vicomté de Béarn, en 1385.

Les délégués du Prince ont parcouru tous les villages du Béarn pour y recenser les " ostaus" = maisons ou les "feux vius" = feux allumés.

Ils dressent un état détaillé village par village. Voici les résultats globaux : 

  •  
    •  

      - Orthez : 436 feux, soit entre 2 000 et 2 500 habitants

      - Oloron : 368 feux

      - Morlaàs : 304 feux

      - Pau : 124 feux (c'est-à-dire à peine plus de 500 habitants).

    • - En 1385, le Béarn comprenait 407 communautés groupant 12 700 feux (foyers), 50 à 60 000 habitants, une densité de 10 à 12 au kilomètre carré.

       

      - Plus de 350 villages avaient moins de 50 feux, 17 seulement avaient plus de 100 feux.

  •  

    - La vicomté de Béarn était constituée par une poussière de petites cellules rurales d'implantation très ancienne.

    - En outre, ont été recensées 294 maisons nobles (domenjadures).

 

 

 

 

                         Source : « Histoire du Béarn, par Pierre TUCOO-CHALA


 

Intérêt du document de 1385.

 

Depuis longtemps, ce dénombrement fait le bonheur de nombreux historiens et de chercheurs. En effet,

 

- dans un premier temps, il permet de connaître la population de chaque ville et de chaque village, et du Vicomté, en partant du principe, généralement admis, qu'il faut multiplier le nombre de feux par 4,5 habitants (1 feu = 4,5 habitants).

 

- dans un deuxième temps, on peut comparer les noms des maisons actuelles avec celles des maisons relevées en 1385. Et l'on s'aperçoit que nombre de maisons de nos jours existaient déjà en 1385 et portaient le même nom qu'aujourd'hui.

 

 

 

A SALLESPISSE ? A SALES – PISSES ?

 

 

Mon attention a été appelée sur ce document (que d'aucuns désignent sous le nom de Censier du Béarn de 1385), par Monsieur Guy Lucquiaud, qui a des attaches familiales fortes dans la commune natale de sa mère et qui aime bien se réchauffer devant la cheminée de Tarramun.

Il m'a proposé de publier, sur le présent blog, la liste des feux de Sales-Pisses. J'y ajoute celle concernant Rontun, aujourd'hui quartier rattaché, depuis plusieurs siècles, à Salles.

Il faut espérer qu'il sera possible, un jour, avec l'autorisation des Archives Départementales, de photographier le document originel de 1385. Affaire à suivre...

 

J'adresse tous mes remerciements à Monsieur Guy Lucquiaud, pour « sa bonne idée ».

 

01 juillet 2013

 

Jean-Pierre LAPOUBLE

 

P1000060

 

 

P1000061

 

 

                                                Copie des 2 premières pages du Censier de 1385

 

 

 

Liste des maisons recensées à Sales-Pisses.

 

L'ostau d'Arnaut de Sevinhac

« d'Aramon de Tarrumin, aperat lo Rey

«  de Guilhemet de la Fiitte

«  d'Arnaut-Guilhem de la Fiite

«  d'Aramonet de Domec

«  de Per-Arnaut de Teremun

«  de Guiraut de Hontz-de-Viele

«  de Berdot de la Sale

«  deu Faur

«  deu Crestiaa

«  de Guilhem-Arnault de Forcade

«  d'Arnauton deu Portau

«  de Johanet deu Portau

«  de Bertranet de Guimene

«  de Vidau de Perranes

«  en que demore Perauton de La Fiite

«  de Hortz de la Barbacane

«  de Juliane

«  de Berduc de Cossolet

«  de P. deu Portau

«  de Johannet de Xos

«  de Berdolet de Castanh

«  d' Arnaut-Guilhem de la Fiite

«  de Monaut de Bernadot

«  de Mariane

«  d'Aunos de Bayones

«  de Sales, domenger

 

soit 27 maisons, dont 1 château (domenger).

 

Liste des maisons recensées à Rontun.

 

L'ostau de Berduc deu Poey

«  de Johanet de Bosquet

«  de Conderane de Domec

«  de Guilhemot de Forcade

«  de Bertran deu Casalis

«  de Sansot de Vinhau

 

soit 6 maisons.

 

Quelques considérations...    

    • Noms de maisons et population :

      - Si l'on additionne les chiffres de Salles et de Rontun, nous obtenons 33 maisons, pour une population proche de 33 x 4,5 = 150 habitants, au maximum.

      - En 2013, le recensement indique 272 habitations (dont 18 logements vacants), pour une population de 612 habitants ( entre 2,25 et 2,50 habitants par foyer).

    • - Comparaison des noms des maisons et/ou des habitants : 

 

  •  

    1385 : Tarrumin, Teremun                                            2013 : Tarramun

  •  
    •  
      •  
        • : Guilhemet                                             - : Guilhemet (Gaye)

        • : La Fiite                                                 - : Laffitte (Nassans)

        • : Guiraut                                                  - : Guiraut

        • : Rey                                                        - : Rey (côte de rey, anc. mais)

        • : Crestiaa                                                - : Crestiaa

        • : Berduc                                                   - : Berduc

        • : de Sales, domenger                            - : Château de Salles

        • : deu Poey                                               - : Poey (prairie, bois de )

        • : Domec                                                   - : Domec

        • : Vinhau                                                    - : Bignaou

           

 

 

 

 

Avis au Lecteur :

 

 

Ami lecteur, n'hésitez pas à faire part de vos observations, d'apporter des renseignements complémentaires. Ils seront, bien volontiers, inclus dans cette page, sous votre signature. Merci pour votre contribution.

 

 

 

 

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NB: Pour bien connaître la vie et l'oeuvre de Gaston Fébus, il faut consulter -parmi d'autres- les ouvrages suivants (dont je me suis inspiré) :

 

  •  
    • Précis d'histoire du Béarn, par J-B Laborde,

    • Histoire du Béarn, par P. Tucoo-Chala,

    • Histoire de Béarn, par Dominique Bidot-Germa, Michel Grosclaude, Jean-Paul Duchon,

    • Histoire du Béarn, à l'usage des écoliers et lycéens du Béarn, par Benoit Cursente.

 

Concernant le Censier, les Editions Gascogne ont eu la bonne idée de rééditer la transcription en écriture moderne faite par Paul Raymond, en 1893. L'ouvrage porte le titre de «  Dénombrement Général des Maisons de la Vicomté de Béarn en 1385, par ordre de Gaston Fébus ».

 

 

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le 03 juillet 2013

JP. LAPOUBLE

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 18:32
                                                                Le premier moulin ... à main.

Comment fonctionne un moulin à eau ?

Le 16 juin 2013, Journée consacrée aux moulins du département, le moulin de Castetis, appelé moulin de candau, a ouvert ses portes. Le propriètaire, M. Alain Forsans, n'a pas dissimulé sa passion pour décrire tous les rouages de son moulin, pour faire admirer l'environnement, le bief ou la nasse, l'écluse, la canal, la grange attenante,...

 

Ainsi, il a été possible de deviner le fonctionnement du moulin de Rontun, aujourd'hui rasé (voir les articles précédents).

 

Autorisé à prendre des photos et à les diffuser sur le présent blog, il m'est particulièrement agréable de les partager avec mes "visiteurs" que j'invite, par ailleurs, vivement, à se rendre sur le site du moulin de candau, au cours d'une ballade, ou, encore à consulter internet : moulin de candau à castetis.

 

Je remercie chaleureusement le Meunier de Candau.

 

juin 2013

 

Jean-Pierre LAPOUBLE

 

P1110900

 

                                                                    Schéma d'un moulin à eau

 

Copie-de-P1110904.JPG

 

 

  Copie-de-P1110901.JPG

 

 

 

P1110903.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  P1110899

                  Les meules (une dormante et une volante) sont situées dans le "coffrage" circulaire

 

 

P1110894

 

P1110921

 

   Une meule, usée                                                                            Le meunier tâte la belle farine

 

 

 

P1110913

                                  L'eau tombe dans le rouet : celui-ci actionne l'axe qui fait touner la meule

P1110926.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    Le rouet                P1110972-copie-1.JPG

 

                                                                 Le bief ou la nasse, soit la réserve d'eau

                                                              P1110906.JPG

                              La chute du trop-plein de la nasse

 

P1110974.JPG                                                     

                                                                       L'entrée du moulin de Candau, à Castétis
                                                                                ...  à visiter, absolument ...

 

 

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 16:41

La Maison GEIN, en 1700

 

 

                                               P1110983.JPG

 

 

                                  La maison Gein en 2013, à Sallespisse (photo -discrète- pour évocation)

 

 

 

LA MAISON GEIN IL Y A 300 ANS

 

Voici un petit morceau de l’histoire de cette maison, autour des années 1700.

 

C’est la famille Lubet (ou Lubeig, ou Lubeigt) qui l’occupe : il y a deux frères, Jean l’aîné et sa femme, Gratianne Lafite, leur fils mineur Jean, et Pierre le cadet, célibataire et marchand de bestiaux.

 

Le 31 octobre 1698 Jean Lubeig dicte son testament. Il dit qu’il « a été marié à Gratianne Lafite, dont il a eu un enfant prénommé Jean. Il laisse à sa femme annuellement 3 conques de froment (une conque vaut environ 40 litres) 4 de milhoc (maïs), 2 d’orge, 2 pourceaux gras, 4 oisons aussi gras, 2 barriques de vin. Il lui laisse la chambre où ils couchent avec le lit garni. Elle pourra prendre les herbes (légumes) pour son pot dans le jardin et 6 charrettes de bois ».

 

Quelques explications s’imposent.

  •  
    • En Béarn, le patrimoine se transmet à l’aîné de la famille. Une fille ne peut hériter que dans le cas où il n’y a pas de garçons. On dit que « le mâle exclut la femelle ». Mais quand les enfants sont mineurs, la mère est tutrice et peut administrer les biens, avec cependant l’obligation de consulter les parents proches. Mais elle peut vendre ou acheter des biens immobiliers. Quand le fils aîné atteint la majorité, il devient le patron, « le meste ». C’est la raison pour laquelle dans son testament, Jean Lubeigt dicte des conditions qui assureront le strict nécessaire à sa veuve, au cas où elle se disputerait avec son fils, quand il sera majeur (à 25 ans). Quand le testateur dit qu’il « laisse » à sa femme trois conques de froment, cela signifie que son fils devra fournir cette quantité de blé à sa mère.

    • Ce testament nous rappelle que :

      - le pain est l’aliment le plus précieux et qu’il est fabriqué à partir du maïs, du blé ou froment et de l’orge. Avec le pain, la base de l’alimentation étant la soupe, la possibilité d’avoir des légumes est essentielle.

      - la viande est fournie par deux porcs gras et des oies grasses. Ce mode d’alimentation a perduré jusqu’au XXe Siècle.

      - enfin le bois est indispensable pour la cuisson des aliments et accessoirement pour avoir un peu moins froid en hiver.

      - la consommation de vin – et ceci est à souligner- est importante : deux barriques cela nous amène à plus d’un litre par jour.

       

Jean Lubeig est décédé le 22 novembre 1698, quatre jours après son frère cadet, Pierre, qui avait 25 ans. On ne connaît pas l’âge de Jean, mais il ne devait pas avoir 30 ans, car il ne laisse qu’un fils, lui aussi prénommé Jean. Il a fait son testament seulement trois semaines avant son décès : il devait se sentir bien malade !

 

Si l’on veut reconstituer l’histoire d’une famille dans les temps anciens, l’une des sources d’information se trouve dans les registres des notaires. Voici ce que l’on peut noter en 1701, dans les documents d’Etienne St Pau, notaire à Orthez.

 

Conflit entre Jean Forsans dit Mailhoucat et Gratianne Lafitte, veuve Jean Lubeigt

 

« Vu la requête que peut avoir trois ans environ, feu Pierre Lubeig dit Gein cadet, s’en allant à la foire de St Gustin* où il allait toutes les années, n’ayant pas l’argent nécessaire pour l’achat des bestiaux dont il faisait négoce depuis longtemps, il pria le demandeur de lui prêter la somme de cent livres,** ce qu’il fit en espèces de sept louis d’or, un demi écu, une pièce de quatre sols, sous promesse que le dit Lubeig fit au demandeur de lui payer la dite somme de cent livres. Néanmoins, sans le faire, il décéda quatre mois après et Jean de Lubeig, son frère aîné, recueillit sa succession qui consistait en un cabal*** de plus de mille livres sur lequel interpelé par le demandeur, le prêt lui étant connu, il promit de payer la dite somme. Mais il vint à mourir trois ou quatre jours après son cadet et la dite Lafite, tutrice des enfants et biens, a refusé de payer la dite somme quoiqu’elle fut instruite de la promesse de son mari et qu’elle se fut emparée des biens du cadet et de sa portion légitimaire sur les dits dits biens qui sont considérables.

La dite Lafite se retirera par devant les proches de son fils aîné pour savoir s’ils sont d’avis qu’il accepte ou répudie l’hérédité de son père. La procédure sur les avis faite par Jean de Lubeig dit Prat de St Boès, Jean et André de Lafite proches parents le 4 avril 1701 et remis au procès, la dite Lafite déclarant qu’elle ne veut point entrer en défense pour savoir si ledit de Forsans est créancier ou non du dit feu Lubeig, attendu que suivant l’avis des proches de son fils duquel elle est tutrice, a répudié son hérédité et partant , demande se relaxer des conclusions de la requête du demandeur aux dépens, sauf à lui de faire créer des curateurs à l’hérédité répudiée. »

 

*Il s’agit peut-être de St Justin, dans les Landes (près de Labastide d’Armagnac). Mais c’est bien loin, il s’agit peut-être d’une ancienne paroisse rattachée à une autre commune.

** La livre de Tours vaut 20 sols, le sol vaut 12 deniers et 3 deniers valent un ardit ou liard. Alors que le franc bourdalois (de Bordeaux) ne vaut que 15 sols, soit ¾ de livre. Il y a aussi la livre parisis (de Paris) qui vaut 25 sols. Jusqu’au milieu du 20èmesiècle, en Béarn, on ne disait pas « dix francs » mais « dix livres » et « un franc » c’était, « vingt sous ». La pièce de cinq francs était appelée « cent sous ». En 1700, cent livres constituent une somme très importante. L’écu valait autour de trois francs, le louis d’or autour de quatorze francs (sa valeur a varié au cours des siècles)

**cabal = cheptel. En Béarn, les cadets plaçaient leurs économies dans du bétail. Comme ils n’avaient pas de terres, les bêtes étaient placées en « gazaille » : pertes et profits étaient partagés par moitié entre le preneur et le bailleur.

 

Cette histoire est assez incompréhensible et on ne sait comment elle s’est terminée. La répudiation de l’héritage ne devait être qu’une menace, car on retrouve la trace de transactions effectuées par la veuve après le décès de son mari. Peut-être Forsans, le plaignant, n’a-t-il pu apporter la preuve de son prêt ? Celui-ci date de 1698 et il en est encore question plus de trois ans après.

 

Le 24 mars 1698, huit mois avant son décès, Jean Lubeig avait acheté dix arpents de terre et touya « avec les arbres y existant » à Bernard et Pierre Casalis dits Lagisquet de Sallespisse pour la somme de 160 francs bourdalois. (un arpent vaut environ 38 ares et s’appelle aussi « journade »). Auparavant Jean Cournau lui avait vendu avec option de rachat (vente à réméré) 7 cartes de pré (environ 70 ares) pour 146 francs bourdalois. Le 2 janvier 1699, quelques jours après le décès de Jean Lubeig. Jean Cournau rachètera son pré à sa veuve, au même prix. Trois jours plus tard, elle achète un arpent et demi de terre pour 60 francs.

Le 29 janvier 1711, le fils Jean achète à Joseph Daubagna dix arpents de terre labourable pour 88 livres et 15 sols, qu’il paie comptant.

 

Toutes ces transactions semblent prouver que la famille Lubeig aurait pu payer les dettes du frère cadet. Ce n’était pas une famille pauvre. Jean Lubeig épousera en 1713, Marie Laborde et l’un de leurs enfants, Charles se mariera avec Rachel Deslous de Mesplède, issue d’une famille aisée.


 

   Il y a trois siècles, tout le monde ne faisait pas son testament. C’était réservé aux propriétaires et le but principal était de préserver les intérêts du conjoint survivant. Car la dévolution de l’héritage était automatique : le fils aîné était héritier universel. En l’absence de garçons c’était la fille aînée. Les cadets et cadettes devaient se contenter d’une dot, parfois bien maigre. Leur rêve était d’épouser un héritier ou une héritière, mais il n’y en avait pas pour tout le monde. Le Code Napoléon de 1804, viendra en principe mettre fin à ce système, mais il sera souvent contourné avec la complicité des notaires. Aussi les cadets ont-ils choisi l’émigration : vers les villes comme Bordeaux ou Paris et vers l’Amérique du Nord ou du Sud. Les aînés sont restés au pays, mais il est arrivé un temps où leur sort était moins enviable que celui de leurs cadets, qui avaient trouvé en ville, des conditions de vie meilleures. Et après 1950, les aînés aussi sont partis peu à peu : ce fut l’exode rural.

 

Que de bouleversements depuis cette époque où avoir du pain, de la soupe, un porc et des oies à mettre en conserve, du vin à boire, constituait le minimum de survie.

 

 

Mai 2013

Roger CASTETBON

 

 

 

 

Merci à Roger CASTETBON, qui, après une page sur le moulin de Rontun, a bien voulu nous faire part de ses trouvailles sur une maison très ancienne de Sallespisse, Gein, aux murs bien solides et aux volets toujours ouverts.

 

Les documents exploités par notre rédacteur datent des années avant et après 1700. Les noms de Gein, Lubeigt, Forsans, Cournaou, Mailloucat,, Daubagna, Cazalis, Lagisquet, Laborde, Lafitte, existent encore de nos jours.

Que découvriront nos successeurs, dans 300 ou 500 ans ?

 

Juin 2013

Jean-Pierre LAPOUBLE

 

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 17:02

 

 

Bonjour

 

Nous sommes les pèlerins qui sont passés à Sallespisse le 01 juin 2012 et que vous avez photographié dans l’abri.Merci pour vos vœux pour 2013, et recevez les nôtres en retour.

Nous sommes effectivement arrivés à St Jacques de Compostelle le 04 juillet 2012, soit un peu plus d’un mois après notre passage dans votre commune.

Les ampoules de mon épouse ont guéri doucement sans l’empêcher de continuer à marcher.

Je vous envoie un extrait du journal que tenais mon épouse, ainsi qu’un petit résumé de notre pèlerinage. La première partie du résumé est plutôt un rappel géographique.

Je vous joins également la liste des étapes ainsi qu’une carte où on voit le tracé complet de notre pèlerinage. Le tracé rouge correspond au pèlerinage 2012 où nous sommes partis de notre domicile en Alsace, le tracé vert celui que nous allons effectuer cette année à partir d’Arles.

 

Cordialement

 

Blanche & Gérard

 

P1070954

 

Extrait du journal tenu par Blanche lors de notre pèlerinage vers Compostelle

Vendredi 01 juin. Etape du jour : LABASTIDE-CHALOSSE / ORTHEZ

Ce matin réveil à 6h30. Puis petit déjeuner, yaourt aux myrtilles, café et pain sec. Nous partons vers
8h, direction Orthez. Nous avons de la route et un peu de chemin. Nous pensions acheter un petit
pain en cours de route, mais la boulangerie est à 800m hors de notre chemin. Tant pis. A midi,
arrivée à SALLESPISSE où, près du cimetière, nous trouvons un abri prévu pour les pèlerins.
Excellente idée. Pendant notre pique-nique, l’ancien maire du village vient faire un tour et prendre
des photos de nous. Il nous explique qu’il a créé un blog et veut y mettre quelques photos de pèlerins
prenant la pause dans l’abri. Nous acceptons volontiers.

Puis nous repartons, encore une bonne heure de marche pour arriver à Orthez. Il est temps, mes
pieds commencent à chauffer. Nous logeons à l’Hôtel de la Lune, refuge pèlerin associatif. Je prends
ma douche et fait laver le linge dans la machine. C’est bien pratique, ça lave puis sèche. Gérard est
parti visiter la petite ville. Moi, cela me fait du bien de ne pas marcher, pour faire guérir mes
ampoules. Ce soir nous allons à la pizzéria, non loin du gîte.

 


 

 

                                                                  Notre Chemin de Compostelle



Départ de Kienheim le 02 avril 2012, arrivée à St Jacques de Compostelle le 04 juillet 2012.

Quelques chiffres : distance parcourue 2350 km, moyenne journalière de 26 km, dénivelé global +/-36300m, moyenne journalière+/- 400m, 453 villes et villages traversés, 91 jours de marche et 3 jours de repos, le premier à Vézelay, après 535 km, le second à Périgueux après 600 nouveaux km, le troisième à St Jean Pied de Port après encore environ 400 km. Nous avons fait le dernier tronçon, soit 785 km d’une seule traite. Coût moyen journalier par personne : 35€, y compris frais du voyage retour(en avion).

Dans la partie française du Chemin, nous avons traversé 15 départements, à savoir :

  1. Bas-Rhin 67

  2. Haut-Rhin 68

  3. Territoire de Belfort 90

  4. Haute Saône 70

  5. Côte d’Or 21

  6. Yonne 89

  7. Nièvre 58

  8. Cher 18

  9. Indre 36

  10. Creuse 23

  11. Haute Vienne 87

  12. Dordogne 24

  13. Gironde 33

  14. Landes 40

  15. Pyrénées Atlantiques 64.

 

Nous avons traversé les fleuves et rivières suivantes :

  1. L’Ognon à Villersexel 70

  2. La Saône à Gray 70

  3. La Seine près de Chanceaux 21

  4. L’Yonne à Asnois 58

  5. La Loire à la Charité sur loire 58

  6. L’Auron à Bourges 18

  7. Le Cher à Villeneuve sur Cher 18

  8. L’Indre à Chateauroux 36

  9. La Creuse à Argenton sur Creuse 36

  10. La Vienne à St Léonard de Noblat puis Limoges 87

  11. L’Isle à Périgueux 24

  12. La Dordogne à Ste Foy la Grande 33

  13. La Garonne à La Réole 33

  14. L’Adour à St Sever 40

  15. Le Gave de Pau à Orthez 64

  16. Le Gave d’Oloron à Sauveterre de Béarn 64

  17. La Nive à St Jean Pied de Port 64



Lao Tseu a dit : un voyage de mille lieues commence par un pas.

Le premier pas est celui que tu fais quand tu décides de partir.

Le pèlerinage à St Jacques de Compostelle n’est pas forcément religieux, il est de toute façon spirituel. Tu as tout ton temps pour réfléchir, penser à un tas de choses, revenir sur ton passé, songer à ton avenir. Il faut également savoir que tes seuls soucis se nomment Miam-Miam et Dodo, c’est à dire trouver un gîte et un repas pour le soir, si tu n’as pas de problèmes physiques. (ampoules par exemple).

Ce Chemin est un chemin de rencontres. La première rencontre que tu fais est celle avec toi-même. Puis viennent les rencontres avec les gens que tu croises sur ton chemin, à condition bien sûr de ne pas faire une course, mais de t’accorder le temps de l’échange et d’accepter le café qu’on te propose ou tout simplement un brin de causette. Et puis également les rencontres avec les autres pèlerins. Entre Kienheim et Vézelay, nous avons juste rencontré le pèlerin Wolfgang, des environs de Stuttgart, et qui faisait le Chemin à vélo. Mais il ne faut pas oublier nos accueillants, comme Marie-Claude à Héricourt qui a actionné sa chaîne de connaissances pour nous accueillir pour les quatre étapes suivantes, Georges Mathieu le peintre qui nous a fait visiter le Prieuré de Marast, vénérable monument roman du XII ème siècle, pendant que Marie son épouse nous préparait le repas du soir, François Roussel qui, de Moloy nous a emmenés à Is sur Tille puis à Dijon pour trouver des chaussures de remplacement pour Blanche, M. Delvecchio, un peu rebouteux, qui nous a remis les vertèbres en place.

Après Vézelay, les pèlerins étaient plus nombreux. Nous avons sympathisé avec Francis le Belge et Jean-Pierre le Lorrain qui cheminaient ensemble, des Hollandais qui étaient partis des environs d’Amsterdam, puis celui que nous avons surnommé Jésus à cause de sa chevelure et de sa barbe. Il y en eut d’autres évidemment, comme Geneviève et son Valentin qui m’ont ramené ma lampe frontale oubliée dans le gîte la nuit précédente, Carlo qui n’arrêtait pas de courir pour arriver complètement vidé au gîte, sans avoir fait les rencontres que nous, nous nous permettions, les hospitalières et hospitaliers qui s’occupent des gîtes des Amis de St Jacques. Et puis les rencontres avec les gens du cru, comme ce couple d’octogénaires qui guettait tous les jours le pèlerin à l’entrée de St Léonard de Noblat pour voyager virtuellement avec lui, car leur âge avancé ne leur permettait plus de voyager autrement. Quand nous les avons quittés, ils nous remercièrent de nous être arrêtés pour un brin de causette, certains pèlerins ne leur accordant qu’un regard accompagné éventuellement d’un bonjour rapide, d’autres ne faisant que passer sans un mot, trop pressés d’arriver à l’étape. Rencontre également avec les gens qui nous hébergeaient, comme Zézette et André Potier à Bondonnat, autre couple d’octogénaires, qui proposent le gîte et le couvert depuis des années aux pèlerins pour garder le contact. Je ne peux pas vous les citer tous, sinon j’écrirais un roman.

Combien de fois, lorsque nous demandions de l’eau en cours de route pour refaire le plein de notre gourde, ne sommes-nous pas repartis après avoir eu un café ou une bière, voire un jour avec une bouteille de Bordeaux que nous avons partagée avec nos compagnons pèlerins le soir au gîte.

Pour nous guider, nous n’avions pas l’étoile de Bethléhem, mais un guide avec le descriptif du chemin jusqu’à Vézelay, écrit par un couple de pèlerins, puis à partir de Vézelay, le guide Chassain (du nom de son auteur) avec descriptifs et plans. Ce guide m’a servi jusqu’à St Jean Pied de Port. Après St Jean, après le passage en Espagne avec étape à Ronceveaux, plus besoin de guide, il y a un tel balisage en place qu’un guide est inutile. Seul outil de travail, un livre intitulé Miam-Miam- Dodo qui répertorie les gîtes jacquaires ou privés, chambres d’hôtes, hôtels, bars, restaurants, épiceries, banques, bref tout ce qu’il faut pour manger et dormir. En Espagne, en fait à partir de St Jean Pied de Port, le Camino est un commerce.

En ce qui concerne nos compagnons pèlerins, nous étions, jusqu’à Ostabat où les trois voies françaises se rejoignent (la voie de Tours, la voie de Vézelay et la voie du Puy en Velay,) dans la moyenne d’âge. A partir de St Jean Pied de Port, point de départ du chemin pour de nombreux pèlerins étrangers, nous faisions figure de vieux. Beaucoup de jeunes étrangers partent de là, il y a une gare, ce qui facilite l’arrivée à partir des aéroports nationaux. St Jean Pied de Port voit passer environ 30 000 pèlerins par année actuellement. A part toutes les nationalités européennes, nous avons également rencontré des pèlerins d’origine très diverses, disons mondiale. Coréens,Japonais, Chinois, Australiens, Néo-Zélandais, Américains, Brésiliens, Porto-Ricains, Canadiens et Québecois (ne pas confondre). A Ronceveaux, il y était, lors de notre passage, déjà recensé 103 nationalités différentes. Il est évident qu’à partir de Ronceveaux, il y a un fort contingent d’Espagnols (très bruyants).

En Espagne, les échanges avec la population locale sont plus difficiles, nous ne parlions pas l’espagnol, à part quelques mots clés –buenos dias, buenos tardes, buenas noches,gracias, tienda (épicerie), jamon (jambon), canas (un demi mais un vrai), pan (pain), americano (grand café). Et je me demande si les locaux ne sont pas un peu blasés par ce passage de gens qui ne font rien d’autre que de marcher. Par contre, les rencontres et discussions avec les pèlerins allaient bon train, un peu d’anglais pour aborder les gens, beaucoup d’allemand, dès qu’on remarquait qu’ils étaient germaniques ou d’Europe du nord, et puis il y avait quand même des Français. Nous n’oublierons pas Geneviève la Poitevine qui revient sur le chemin chaque année pour en faire un bout, et qui devrait arriver à St Jacques en 2013, avec qui nous avons fait un bout du chemin et nous a quittés à Astorga. Et Roby l’Alsacien de Courtavon, qui marchait pour faire connaître l’association ARTC, parti le 01 avril et que nous avons rattrapé à Melide, quelques jours avant d’arriver à St Jacques.

Puis après une longue pérégrination, nous sommes arrivés à St Jacques de Compostelle, devant cette cathédrale qui abrite les reliques de l’apôtre Jacques. Et là tu te dis : «ça y est nous y sommes arrivés ». Moment émouvant quand, après avoir traversé la cathédrale, vous vous retrouvez devant ce reliquaire en argent qui contient les reliques d’un contemporain et compagnon du Christ.

Mais, en résumé, le Chemin ne se raconte pas, il se vit.

 


 

chemins-de-st-jacques.jpg

 

 

 

 

 

 

 

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 14:54

 

  Le Moulin de Rontun ou de Lille

 

 

    Lorsque le promeneur, marchant sur l'ancienne voie du tramway à vapeur, longera le ruisseau de Rontun, traversant Sallespisse et passant en contrebas du Camping Intercommunal d'Orthez, il ne verra plus le moulin dit de Rontun ou de Lille, représenté par les photos ci-dessous.

 

   En effet, au cours du temps, ce bâtiment s'est détérioré, les murs se sont lézardés, le toit s'est effondré...

 

   En 2012, le nouveau propriétaire (de la maison d'habitation, des annexes et du moulin), devant les lourdes charges financières et dans un souci de sécurité, a été contraint de faire raser l'édifice.

 

   Les meules et certaines belles pierres auraient été destinées à la restauration d'un autre moulin, en Dordogne.

 

  Ces 2 photos seront, à jamais, les seuls souvenirs d'un patrimoine de notre village.

 

    Mais, grâce à qui ?  Mr. Roger CASTETBON, au cours d'une randonnée dans le village, a immortalisé le moulin où ses ancêtres DARRIEULAT, meuniers, ont vécu pendant plusieurs décennies. Qu'il soit vivement remercié !

 

 

 

 

 

Moulin-2-001-lille.jpg

 

                                                     Moulin de Lille - 1999 -                                                       (Photo R. Castetbon)

 

 

 

 

    Il restera à rassembler tous documents, tous témoignages et souvenirs permettant de faire un petit historique de ce moulin. A la manière de R. CASTETBON, il s'agira de contacter les Anciens qui sauront remonter le temps et qui donneront du grain à moudre. Au travail !

 

    Déjà, les premières recherches ont permis de découvrir que sur le cadastre napoléonien (1828), figurait; en gros caractères, le moulin de Rontun,...... bien en amont, tout près du chemin de Tury et que le moulin de Lille n'y est pas du tout inscrit. Mystère !

 

 

    Premiers témoignages :

 

1 – A Sallespisse, il y avait un moulin à eau dit moulin de Rontun. Le ruisseau étant de faible débit, il fallait une réserve par côté pour alimenter les meules quand elles étaient en action.

Le meunier était pourvu d'un âne et une petite voiture. Il faisait lui-même la tournée chez ses clients pour porter la farine et en même temps il ramenait le grain à moudre qu'il ramenait la prochaine fois ...et toujours ainsi.

Celui-ci ne se faisait pas payer mais, en contre-partie, il prélevait 1/5° du poids de la marchandise.

Plus tard, les gens se sont équipés d'un petit broyeur et les meuniers ont mis fin à leurs activités.  (Joseph  Marcassy).

 

 

 

 

 

 

 

 

PS :

  Quel poète pourrait évoquer les charmes de notre moulin ?   

  Francis Jammes, lorsqu'il se rendait chez son ami, le Poète Amaury de Cazanove,

  au Château de Salles, aurait-il emprunté ce chemin et se serait-il attardé pour goûter l'ombre de ce coin verdoyant,  

  écouter le chant  rugueux des meules, tout en bourrant sa pipe ?       

   N'est-il pas permis de rêver ?                                                                                          

 

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 21:10

 

MOULIN DE RONTUN OU DE LILLE

 

 

 

 

 

Moulin 2 001 lille

 

 

                                                           Le moulin de Lille  - 1999 -             (Photo R.Castetbon)             

 

EVENEMENT  TRAGIQUE, en 1904

par Roger CASTETBON

 

 

 


1904 : CRIME OU ACCIDENT ?

Les Darrieulat sont une famille de meuniers originaires d’Ossages et Bonnut. En 1859, à Sallespisse, Jean Darrieulat, âgé de 40 ans épouse Jeanne Pétriat Boy, 24 ans, de Sallespisse. Ils auront six enfants, tous nés au moulin de Rontun, encore appelé moulin de Lille. En cherchant des renseignements, voici ce que nous avons trouvé, mais dans les registres d’Orthez :

« L’an mil neuf cent quatre et le onze avril à six heures du soir, par devant nous Adrien Planté, Maire, officier de l’Etat Civil de la Ville d’Orthez, se sont présentés Henri Cazaux, sabotier âgé de trente deux ans et Laurent Lubéreil, maréchal ferrant âgé de trente quatre ans, domiciliés, le premier à Sallespisse et le second à Orthez, lesquels nous ont déclaré que DARRIEULAT Pierre, meunier, né à Sallespisse, domicilié à Sallespisse, célibataire, âgé de quarante trois ans, fils de feus Jean Darrieulat et Jeanne Pétriat, déclaration appuyée d’un certificat délivré par M. le Procureur de la République d’Orthez à la date du 11 avrilet conformément à l’article 82 du Code Civil pour servir à l’inhumation dudit Sieur Darrieulat, est décédé probablement le trois avril mil neuf cent quatre à Orthez, dans une propriété appartenant à Mme Dutilh, Route de Bordeaux, maison dite Mélion… »

Bigre ! Pourquoi donc y a-t-il eu intervention du Procureur ? Pourquoi donc ces neuf jours d’écart entre la date du décès supposé et la décision ?

Nous avons trouvé la réponse dans les journaux de l’époque à la bibliothèque municipale de Pau.

Le Mémorial des Pyrénées, écrit le jeudi 7 avril 1904 :

 

SALLESPISSE : Disparu.

« Le nommé Pierre Darrrieulat, âgé de 42 ans, meunier au moulin de Rontun à Sallespisse n’a pas reparu chez lui depuis dimanche. Les recherches faites jusqu’à présent sont restées infructueuses. Se trouve-t-on en face d’un crime ? On se perd en conjectures sur cette mystérieuse disparition ».

 

Le journal du 8 avril affiche en titre : ORTHEZ : Est-ce un assassinat ?

« La disparition de M. Pierre Darrieulat, le meunier de Rontun que nous avons enregistrée hier, continue à produire une vive émotion. On a exploré tous les coins entre Orthez et Sallespisse. Le corps a été recherché avec soin dans le canal du moulin et l’étang mis à sec. M. Darrieulat est resté introuvable, depuis dimanche soir à huit heures et demie alors qu’il quitta le café du marché au bétail où il se trouvait.

On assure que des cris furent entendus à la sortie d’Orthez, mais personne ne précise. Comme le meunier avait toujours sur lui ou était censé avoir, des valeurs, la croyance générale est qu’il a été assassiné et qu’on a fait disparaître le corps, soit en l’enterrant, soit de toute autre manière ».

 

Mardi 12 avril : Un assassinat !

« Le corps du malheureux Darrieulat, meunier à Sallespisse, a ét retrouvé, hier Lundi dans un étang à la propriété Mélion sur la route de Sallespisse. La figure étant horriblement enflée, l’état dans lequel il a été découvert, donne tout lieu à penser qu’on se trouve en présence d’un crime ».

 

Mercredi 13 avril : Cadavre retrouvé

« Le corps du meunier Darrieulat, âgé de 42 ans, dont la disparition le soir du dimanche de Pâques avait produit tant d’émotion, a été retrouvé lundi matin dans l’ancienne marnière de la propriété Mélion à deux kilomètres d’Orthez, près du moulin de Rontun.

Un transport de justice a eu lieu l’après-midi, déjà de nombreux curieux s’étaient rendus près de la marnière. Des constatations il résulte que la mort est naturelle, comme l’a révélé l’autopsie de M. le Docteur Darget. Le malheureux était atteint d’une maladie de cœur et avait des crises lorsqu’il sortait de ses habitudes de sobriété comme il le fit le jour de Pâques. Il est probable que voulant couper court pour rentrer au moulin, il fut atteint d’une de ces crises et tomba dans la marnière. A part quelques ecchymoses au visage qui durent se produire en heurtant les anfractuosités de la marnière, on n’a relevé sur le corps aucune trace de blessure, les habits n’étaient pas déchirés. Il tenait un journal dans sa main crispée, preuve évidente qu’il n’y a pas eu de lutte. On a retrouvé sur lui l’argent qu’il pouvait avoir. Dans ces conditions qui confortent nos prévisions, l’enquête peut être considérée comme terminée. Il n’y a donc rien de fondé dans les diverses versions ayant trait à un assassinat qui ont provoqué tant de commentaires ».

 

Malgré la conclusion de l’enquête qu’on ne peut mettre en doute plus d’un siècle plus tard, la famille restera persuadée qu’il s’agissait d’un crime, car la marnière avait été visitée sans succès. Ce qui n’est pas contradictoire, le corps pouvant se trouver au fond et être remonté ultérieurement. Deux petites remarques : s’il avait voulu prendre un raccourci, comme il devait bien connaître les lieux, étant né au moulin, le plus évident était de prendre par la ferme du Boué, où habitait sa sœur Cécile (mariée à Jean Barets) et de suivre le ruisseau jusqu’au moulin. Mais peut-être avait-il beaucoup bu ? Ensuite, à notre connaissance, les marnières ne présentent pas beaucoup d’anfractuosités. Mais les journalistes ont de l’imagination.

Affaire close, donc. Mais elle a fait beaucoup parler et il y a encore à Sallespisse des personnes qui connaissent cette histoire. Avec la reproduction de quelques articles de presse de l’époque, nous avons voulu la faire revivre.

 

 

Janvier 2013

 

Roger CASTETBON

 

 

 

Merci à Roger CASTETBON qui a bien voulu me communiquer ce document relatant un fait divers malheureux qui a touché, en 1904, la famille du meunier DARRIEULAT, au moulin de Rontun ou de Lille. Descendant de cette famille, Roger CASTETBON est venu à la découverte de ses ancêtres, à SALLESPISSE et dans son Béarn natal. En effet, né à Mesplède (canton d'Arthez-de-Béarn) en 1936, il a fréquenté le collège moderne d'Orthez et a fait une carrière d'enseignant de collège en Gironde. Généalogiste confirmé, il a écrit plusieurs ouvrages autour de la naissance, du mariage et du décès, en Béarn. Nul doute qu'il découvrira d'autres pièces se rapportant à notre Village.

 

 

Pour toutes informations : 


  jean-pierrelapouble@orange.fr



 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 20:50

                             Souvenirs d'enfance et d'adolescence

                                                            de

                                                      Marie Rose

                                                                                                                                                                                                                       1922 - 1946

 

 

 

           Marie Rose, c'est le nom ou, plutôt, le prénom, donné à une dame, souhaitant garder l'anonymat, née à Sallespisse et demeurant, aujourd'hui, dans une autre commune du Béarn.
 
            Elle a eu la très grande gentillesse de me transmettre, par l'intermédiaire de Marie T., le recueil de souvenirs de son enfance et de sa jeunesse à Sallespisse.
 
            Il s'agit d'un manuscrit dans lequel elle décrit la "société" de son village, les us et coutumes, sa vie dans la ferme de ses parents, métayers, dans son foyer, dans les champs, ses années à l'école. Elle évoque le château et les châtelains, les instituteurs (dont le vénéré Daniel Argote), le curé, les différents artisans et commerçants, sans oublier, le tramway à vapeur, la période de la guerre.....
 
             Elle termine par ces mots : " Cette plongée, de plus de trois quart de siècle en arrière m'a valu quelques larmes et beaucoup d'émotions. Que de chemin parcouru depuis lors.... dans tous les sens du terme !
 Merci l'instit ! Merci Papa ! Merci la Vie ! ".
 
              A l'occasion d'une collecte de souvenirs organisée par la Cyber Base Intercommunale (siège au Centre Social d'Orthez), j'ai eu l'opportunité de lire plusieurs pages du manuscrit de Marie Rose. Enregistrée par l'Animatrice de l'Atelier Mémoire, mon intervention a été diffusée dans You Tube.
     
               En hommage à Marie Rose et en remerciements pour sa gentillesse, j'ai le plaisir de vous proposer d'écouter l'enregistrement audio.

 

                                                                                                                      12 Janvier 2013

 

                                                                                                                        J.P. LAPOUBLE

 

 

 

 

Un commentaire, une observation ?  

Ecrivez à :   jean-pierrelapouble@orange.fr

 

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