Nos villages ont du sens
Pour la signalétique des villages, la Communauté de communes a voulu donner l’appellation administrative juste et le nom ancien restitué. C’était la première chose à faire pour redonner du sens à notre culture.
Un nom assez répandu
Jadis, on disait Salles, c’est tout, pour preuve le ruisseau qui limite la commune vers Bonnut se nomme l’arriu deu Pas de Salas. Mais il y a beaucoup de Salles dans le monde, y compris dans le canton, un village et des maisons, qu’il fallait distinguer, comme souvent avec un nom de personne. Ici, le nom de personne est le même que pour Pissos (Landes), c’est Piccius. Salles est un terme courant, d’origine germanique, qui a pu signifier une maison importante ou forte, on dirait aussi un château. La disposition du bourg étant celle d’un village castral, on n’a pas de mal à imaginer la position du château primitif, celui qu’on voit de nos jours étant plutôt récent.
On disait donc toujours « que vam tà Salas », je n’ai jamais entendu dire autrement. Pour préciser, on pouvait dire « Salas e Hrontun » (1546) ou « Salas de Hrontun ».
Une autre frontière
Ce nom Hrontun, Rontun en français [dire rountuû], désigne aujourd’hui un quartier qui touche Orthez au pied de l’enceinte du Touroun de Tury (lo torron de Turin). C’est aussi le nom du ruisseau qui court vers Orthez. Le H conservé par le gascon, comme dans hromatge (= fromage) représente un F étymologique. On peut dire que Hrontun « confrontait » comme on dit dans les anciens terriers. On peut traduire approximativement par « frontalier » ou « limitrophe », ce qui est intéressant quand on sait que le Béarn antique finissait au ruisseau, comme on l’a vu pour Valensun et Castethins.
Hrontun comportait 6 feux en 1385, elle était jusqu’au XVIe une abbaye laïque (cf. maison Labadie) avec son église, elle aurait été détruite, par un raid des Orthéziens pendant les guerres de Religions.
Crestian Lamaison
N.B. : tous nos remerciements à Monsieur Crestian Lamaison, de Bonnut